- confucianisme
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• 1876; de Confucius♦ Didact. Doctrine philosophique et religieuse du philosophe chinois Confucius. — Adj. et n. CONFUCIANISTE , 1892 .confucianismen. m. Doctrine de Confucius et de ses disciples.Encycl. Le confucianisme traditionnel propose un modèle humain de sagesse (jungi) et une politique fondée sur la morale et le dépassement de soi. La correction langagière et le respect des concepts garantissent la qualité de l'homme et la cohésion du groupe. Le confucianisme connut de multiples adaptations au cours des siècles, le tirant tantôt (sous l'influence du taoïsme, du bouddhisme et par riposte du christianisme) vers la métaphysique et la religion, tantôt vers des idéologies en rapport avec ses applications sociales et politiques (néo-confucianisme). Le recueil confucianiste ou les quatre livres reprenant l'enseignement du Maître: Lunyu (les Analectes ou Entretiens), Daxue (la Grande étude), Zhongyong (l'Invariable Milieu), Menzi (les écrits de Mencius) constituent un canon que l'on réinterprète et qui fonde la doctrine du mandat céleste de la monarchie que se disputèrent les dynasties chinoises. Confucius professait que la morale constituait la base de la politique en appelant aux droits des faibles et aux devoirs des puissants. Le prince doit montrer l'exemple de la vertu mais il n'est pas forcément un sage. Pour devenir un sage, il faut cultiver les vertus cardinales: l'altruisme, l'humanité (ren) et le respect d'autrui (yi). Il convient aussi d'obéir aux rites et aux conventions sociales (li). C'est par de telles qualités que l'on peut accéder à la vertu (de) et atteindre la voie de la nature (dao). à partir de la dynastie des Tang, se développa un système de concours fondé sur l'examen de ces textes classiques, forme d'agrégation ou de doctorat (droit, écriture, mathématiques), qui créa en Chine une société de lettrés (mandarins). L'impérialisme chinois entraîna le rayonnement du confucianisme dans la péninsule indochinoise (IIIe s. av. J.-C.-968 apr. J.-C.), en Corée et au Japon. Dès le IIe s. de notre ère, des Vietnamiens conquirent en Chine des grades universitaires élevés. Indépendant en 939, le Viêt-nam ne reniera pas la culture chinoise. Un temple de la littérature fut construit à Hanoi en 1070. Le confucianisme conserva une place importante au XVe s. et s'accentua même en 1802, lorsque la dynastie des Nguyên réunifia le territoire vietnamien. Son influence reste prégnante dans les valeurs morales, dont celle de piété filiale. (V. ancêtre, encycl. Culte des ancêtres.)⇒CONFUCIANISME, subst. masc.Doctrine philosophique et morale de Confucius, caractérisée par la mesure de ses préceptes et par le refus de toute spéculation métaphysique :• ... les philosophies proposent des doctrines intellectuelles et morales et s'élèvent à la métaphysique sans recours nécessaire à des puissances surnaturelles. Tel pourrait être le cas du confucianisme, qu'Étiemble efface résolument de la liste des religions où J. Gernet voit « beaucoup plus un attachement à des formes de pensée et à des rites traditionnels qu'une religion » et dont le Chinois Lin Wu-Chi constate que le nouveau régime de son pays l'a, en fait « désacralisé » : ainsi, une société profane aurait rendu à la moraled'une société traditionnelle son véritable sens.Philos., Relig., 1957, p. 4214.Rem. On rencontre ds la docum. le synon. confucéisme, subst. masc. (cf. AMIEL, Journal intime, janv. 1866, p. 107).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1876 (Revue des deux mondes ds LITTRÉ). Dér. de Confucius (v. confucéen); suff. -ianisme, forme élargie du suff. -isme.
DÉR. Confucianiste, adj. et subst. (Personne ou système social) qui professe le confucianisme. L'État confucianiste. L'oncle chargé de Tchen (...) l'avait mis en garde (...) contre l'idée de l'enfer surtout, dont se méfiait ce confucianiste (MALRAUX, La Condition humaine, 1933, p. 225). Les fonctionnaires (...) sont tous des lettrés. Ils sont confucianistes car ils vénèrent Confucius et ses disciples comme leurs maîtres (Philos., Relig., 1957, p. 5404). — []. — 1re attest. 1892 (GUÉRIN); du rad. de confucianisme, suff. -iste. — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — HIAN (L.). Adoptions et coïncidences. Vie Lang. 1973, p. 290.confucianisme [kɔ̃fysjanism] n. m.ÉTYM. 1876; du rad. du nom de Confucius, et -(an)isme.❖♦ Didact. Doctrine philosophique et religieuse du philosophe chinois Confucius.
Encyclopédie Universelle. 2012.